dimanche 12 octobre 2014

Mercredi 25 septembre 2013 : Sarria – Portomarín.

Grande douceur, ce matin.
Viviane me dépose à 8h30 à la sortie de Sarria. Par le pont médiéval Aspera qui franchit le río Celeiro, je quitte la ville. Dans un des premiers hameaux, je suis à nouveau abordé par la jeune femme en chasse de signatures et d’argent. Elle a changé de lieu, plus discret et… plus prudent peut-être.

Le sentier va cheminer au cœur de la Galice. Châtaigniers et pommiers, choux haut perchés dans les jardins. Forêts profondes, chemins creux bordés de murets, hameaux jalonnés d’« horreos » (greniers à grains),

    

ponts médiévaux, dalles de pierre appelées « corredoiras » pour passer les gués, calvaires de granite, champs ceints de pierres levées. Alternance de crachin et de soleil. Ça ressemble vraiment à la Bretagne. Ce serait mieux évidemment s’il y avait moins de monde sur le chemin.
Je passe devant la borne des 100 km, pleine de graffitis.


D’ailleurs plus le chemin s’approche du but, plus on trouve d’inscriptions qui dégueulassent tout, dès qu’un support s’y prête.
Après Morgade, une chapelle au bord du sentier jouxte une fontaine.


Au hameau de Ferreiros (660 m), un resto-bar à côté d’une auberge de pèlerins propose des repas simples. Je m’y attable pour manger un plat de viande avec des pommes de terre. Pendant ce temps, les pèlerins font la queue pour faire tamponner leur credencial.
Je reprends ma route pour à nouveau parcourir la campagne par des chemins bordés de murets, des horreos sur pilotis, des champs ceints de pierres levées.



                                                                         

Après avoir suivi une crête, j’aperçois, loin en contrebas, Portomarín. Une petite route très raide descend dans la vallée du Miño. Etrange spectacle en traversant le pont qui mène à  Portomarín : les ruines des piles du pont médiéval qu’empruntaient les jacquets, et les restes de la ville engloutie.



En 1962, l’ancienne cité de Portomarín, fondée au XIe siècle, aurait dû être engloutie par les eaux du Miño après l’édification d’un barrage hydroélectrique. La ville ancienne a entièrement été rebâtie pierre à pierre sur la colline surplombant les eaux.
A l’extrémité du pont actuel, je monte dans la ville haute par un escalier. Les randonneurs se rencontrent partout dans les rues ou aux terrasses couvertes des cafés (couvertes, car le crachin est toujours présent).
A la recherche de Viviane, je redescends vers le plan d’eau. J’aperçois de loin sur l’autre rive le Ducato. Je franchis une passerelle d’où l’on remarque les vestiges de l’ancien village englouti.


J’emprunte une piste goudronnée qui grimpe et se transforme en un chemin forestier. C’est là qu’est garée Viviane, juste après la dernière maison, à l’entrée de la forêt. Il est un peu plus de 15h. Nous décidons de passer l’après-midi et la nuit dans la nature à cet endroit. Nous faisons une petite balade sous forêt puis dans les vignes qui dominent la colline. Le raisin n’a pas encore été vendangé, et des mûres subsistent dans les haies. De là-haut, nous profitons d’un beau panorama sur la vallée du Miño.

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