dimanche 12 octobre 2014

Jeudi 12 septembre 2013 : Calzadilla de la Cueza – Sahagún.

De retour sur le Camino francés, nous avons passé la nuit sur l’aire de camping-car où nous avions dormi l’an dernier à Carrión de los Condes.

A 9h30, je suis à pied d’œuvre pour reprendre ma randonnée sur le sentier de Saint-Jacques au départ de Calzadilla de la Cueza.
Une fois encore, le chemin officiel s’évertue à longer la N120 au moyen d’une « senda de peregrinos », autrement dit une autoroute pour pèlerins ! Un parcours alternatif semble plus intéressant. Il était jalonné de stèles jacquaires qui ont toutes été supprimées. Les autorités espagnoles préfèrent canaliser les pèlerins le long des « senda ». Principe de précaution ou incitation au grégarisme ?  En tout cas, le parcours alternatif est plus agréable. La piste est bordée de champs et d’une forêt de petits chênes d’où débouche une biche derrière moi. Bientôt, à un carrefour, une flèche directionnelle faite de cailloux sur le chemin invite à se diriger vers la droite. J’emprunte par erreur cette direction et, inévitablement, je rejoins la senda qui se poursuit, monotone jusqu’à Ledigos. Encore une preuve que tout est fait pour nous ramener sur le chemin officiel.
A Ledigos, je me retrouve à nouveau face à deux possibilités. J’emprunte l’alternative dont les marques jaunes ont été effacées sur plusieurs centaines de mètres. Par la suite, je retrouve un balisage correct. J’atteins le village de Terradillos de los Templarios. Le sentier s’engage entre des habitations en adobe (brique non cuite, séchée au soleil).


Un chemin gravillonné descend dans le vallon de Templarios et passe plusieurs gués pour rejoindre Moratinos à 12h40, où Viviane m’attend avec le Ducato un peu à l’écart de la place centrale.
Nous mangeons sur place dans le fourgon, puis je fais une petite sieste comme d’habitude.

A 14h30, je reprends mon parcours. A la sortie du village, le balisage renvoie encore une fois vers la senda. A cet endroit, la variante n’est pas indiquée, mais je me fie aux indications de mon guide du Camino francés. La piste se dirige vers San Nicolás del Camino. A cette heure-ci, vers 15h, comme partout en Espagne, le village est endormi, écrasé sous le soleil. La piste sort du village, passe par un point haut, l’Alto de Carrasco, d’où l’on aperçoit la ville de Sahagún. Pénétrant dans la province de León, le chemin bute bientôt sur la N120, la traverse et se dirige vers l’ermitage de la Virgen del Puente où l’on accède par un pont romain. L’édifice vient d’être réhabilité.


Sous un portique, une inscription annonce que Sahagún est exactement à mi-chemin entre Roncevaux et Santiago.
Le Camino francés file en diagonale et se dirige tout droit vers Sahagún. Traversant les voies ferrées, j’entre en ville à 17h10. Les édifices religieux sont en briques, et de style roman-mudéjar. L’église de la Trinidad n’est plus dédiée au culte mais sert de refuge aux pèlerins.
Située au carrefour de voies importantes à l’époque romaine, la cité fut ravagée par Almanzor au IXe siècle. L’arrivée en 904 de moines ayant fui Cordoue redonna vie à la cité. Son rayonnement spirituel dès le XIe siècle fera comparer la ville à Cluny.

Fatigué après cette première étape de 24 km, j’appelle Viviane par téléphone pour qu’elle me rejoigne devant la gare.
Nous allons passer la soirée et la nuit au camping Pedro Ponce, à la sortie de la ville. 

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