dimanche 12 octobre 2014

Samedi 15 septembre 2012 : Roncesvalles (Roncevaux) – puerto de Erro.

A Roncevaux, se termine le GR 65. A partir d’Ostabat, prenant la relève de la « via podiensis », le chemin de Saint-Jacques (Camino de Santiago) est appelé le chemin navarrais (Camino navarro) jusqu’à Puente-la-Reina.
En Espagne le balisage blanc et rouge des GR existe toujours, mais la coquille stylisée jaune sur fond bleu du Conseil de l’Europe est beaucoup plus visible et plus fréquente, de même que les flèches jaunes apposées sur toutes formes de support.
Parcours dans la Navarre pyrénéenne. Je quitte Roncevaux à 9h30 sur une piste qui suit parallèlement sous forêt la route nationale 135 jusqu’à Burguete : village navarrais d’une parfaite unité architecturale avec de belles façades blasonnées. Par une passerelle en bois sur le ruisseau Suringua, l’itinéraire se prolonge par une piste bitumée. Il franchit une barrière canadienne, devient pierreux et se poursuit à travers landes et bosquets. Sur la lisière, les baies rouges du sorbier des oiseleurs et de la viorne obier, les fleurs jaunes des ajoncs embellissent le chemin de leurs notes colorées. Après un point haut, la piste amorce sa descente vers Espinal. Le chemin se dirige alors vers le puerto de Espinal, un col routier où passe la N135. Une stèle trilingue (basque, espagnol, français) rappelle aux pèlerins de ne pas oublier les prières à la Vierge… C’est là que je retrouve Viviane, garée au bord de la route. Depuis le fourgon, tout en mangeant, nous observons les randonneurs : deux jeunes chinoises, notamment, couvertes de la tête aux pieds, malgré la chaleur. C’est sûr, comme cela, elles n’auront pas l’air de paysannes (une hantise de citadines) !

Je reprends mon chemin qui va longer de près ou de loin la N135, sous forêt, dans la rocaille et les souches puis sous un tunnel de verdure. Je traverse ainsi Viscarret (superbes fermes navarraises) puis Lintzoáin. A cette heure-ci, le village est mort. Seul un bistro associatif a l’air un peu vivant, ce qui me permet de boire une bière basque, avant d’entamer une montée dans la rocaille jusqu’à une hauteur à 860 m. Odeurs de buis dans la forêt, et parterres de colchiques… Sur le parcours, une sobre stèle en l’honneur d’un pèlerin japonais tombé sur le chemin en 2002 : tout autour, pommes de pins, fleurs, branches de buis et objets hétéroclites déposés par les marcheurs rendent un hommage muet à sa mémoire…


Après un replat, le chemin descend vers le puerto de Erro (810 m) où je retrouve la N135. Il est 16h30. Viviane et moi décidons de passer la soirée et la nuit sur place au col, légèrement camouflés en retrait de la route. Belle soirée ensoleillée.



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