dimanche 12 octobre 2014

Mercredi 9 juin 2010 : Lascabanes – Lauzerte.

Il a plu toute la nuit, et ça continue !
Viviane me dépose devant le gîte, harnaché pour la pluie, avec les guêtres. Dans le gîte, les randonneurs se préparent. Il y a du monde connu, notamment la blonde et la brune.
J’emprunte un sentier qui grimpe sous bois pour rejoindre la chapelle Saint-Jean où des marcheurs recouverts de capes se protègent des intempéries. Juste en contrebas, une source « miraculeuse »…
Les chemins sont boueux. Ces sols marneux ont la particularité de retenir l’eau des pluies abondantes au printemps, même si l’été leur surface s’assèche fortement.
Heureusement le GR se poursuit sur le plateau et suit la crête en bonne partie sur des routes. J’entends un appel : « Jean-Marie !» Je me retourne pour apercevoir à quelques centaines de mètres derrière moi un groupe de marcheurs recouverts de leurs capes de pluie. Un grand signe avec les bâtons, probable-ment les chanteurs parmi eux !
La pluie cesse, et un chemin de terre accélère la descente vers Montcuq. En langue d’oc, la dernière lettre se prononce impérativement ! La commune de Montcuq a connu une certaine notoriété à partir de 1976 grâce à un sketch sous la forme d'un reportage pour l'émission satirique « Le Petit Rapporteur ». Une « Rue du Petit Rapporteur » a d’ailleurs été inaugurée le 8 avril 2007. Georges Brassens avait déjà cité Montcuq dans sa « Ballade des gens qui sont nés quelque part ».                                  
C’est un village aux demeures médiévales soigneusement restaurées, dominé par un énorme donjon carré, seul vestige du château fort détruit par Louis XI. Les rues sont emplies de randonneurs qui s’y retrouvent pour faire une pause ou boire un café, entre autres les chanteurs, le couple à la carriole, les Dagobert… Quant à moi j’ai peur de prendre froid et je continue mon chemin. Le sentier monte à travers bois. Une averse soudaine et violente me surprend. Je longe la propriété du château de Charry et je m’engage en descente dans une sente scabreuse et glissante. Les bâtons de marche sont bien utiles sur ces chemins boueux argilo-calcaires dont la terre colle aux chaussures. C’est là que j’apprécie toute l’aide qu’ils peuvent fournir. Le chemin débouche au lieu-dit Berty. Viviane s’amusait à regarder glisser les randonneurs !
Lorsque je repars, la pluie a cessé. A une intersection après la butte de Montlauzun, je rencontre la blonde et la brune qui casse-croûtent sur un talus. Elles me demandent de les prendre en photo.
Un chemin boueux qui monte dans les buis à l’aide d’une corde gagne la crête et passe dans le département du Tarn-et-Garonne. Après le Pech-de-la-Rode, j’emprunte une descente très glissante que ne compense pas la main-courante. C’est ainsi que le GR 65 atteint Lauzerte.

Viviane et moi allons nous installer au petit camping au pied de la colline. On y retrouve « Cheveux jaunes », un routard rencontré ça et là sur le sentier depuis Golinhac, en Aveyron, ou encore au camping de Cajarc. Comme il est seul au camping depuis deux jours, il s’incruste et devient rapidement collant.
Les chanteurs de Poudally boivent l’apéritif avec nous dans le fourgon. A 19h30, nous mangeons ensemble au camping sous une yourte avec d’autres randonneurs rencontrés sur le sentier. Dagobert et les compères, qui logent dans un hôtel, viennent se joindre à nous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire