dimanche 12 octobre 2014

Mercredi 2 juin 2010 : Decazeville – Figeac.

De retour à Decazeville, Viviane s’apprête à me laisser sur le sentier. Mais le balisage blanc et rouge emprunte une interminable montée raide et bétonnée à travers les lotissements du versant ouest. Je me laisse donc volontiers économiser une demi-heure de montée. Lorsque Viviane me dépose, je continue de grimper jusqu’au lieu-dit Saint-Roch. Attiré par des affiches, je rentre dans la chapelle. « Bonjour, pèlerin ! » me lance un  petit vieux qui y pénètre derrière moi. Je saurai plus tard par un randonneur qu’il s’agit de l’ancien curé qui veille sur les lieux. Il entreprend de me commenter la vie de saint Roch et les photos du spectacle son et lumière qu’une troupe locale lui a consacré. Saint Roch prit la place au XVe siècle de saint Jacques dans de nombreuses églises et chapelles autrefois dédiées à l’apôtre de l’Espagne. Pour cette raison, les oratoires et chapelles du nom de saint Roch ont un lien certain avec les chemins de Saint-Jacques.
Après cela, c’est la descente par un chemin boueux vers le Lot. Je franchis la rivière sur un pont qui rejoint sur la rive droite Livinhac-le-Haut, enserré par un méandre de la rivière. A proximité se situe le camping où nous avons dormi cette nuit.
Je traverse le village et grimpe vers les collines du sud du Ségala. Aux confins du Quercy s’étend le Ségala, dernières ondulations du Massif central avant les causses. Je passe dans le département du Lot et j’atteins Montredon, village pittoresque étagé sur un mamelon. Ici, c’est le Quercy, et même le Haut Quercy. Les toits de beaucoup d’habitations sont en tuiles demi-lune.
« Honneur à notre élu » disent de hauts mats harnachés de drapeaux bleu-blanc-rouge. Il est de tradition dans le Lot, en Corrèze ou en Dordogne, de planter un arbre de mai en l’honneur des élus. C’est un héritage de la Révolution. Cette coutume est très vivace.
Par des chemins de haie ou bordés de chênes à travers les champs de seigle (d’où l’origine du nom Ségala), par des routes et une sente ravinée, je traverse fermes et hameaux, longe la prairie d’un ancien aérodrome et rejoins Viviane en plein soleil stationnée près d’une maison.
Lorsque je repars, je m’attarde à photographier un centranthe rouge (dit lilas d'Espagne), très visité par le papillon moro-sphinx (ou sphinx-colibri).


Dans les haies, sur les aubépines, les chenilles grégaires de l’hyponomeute du cerisier vivent et se développent dans leur cocon communautaire qui a envahi tous les branchages.
Un lézard vert traverse le chemin et se camoufle dans les hautes herbes. C’est un mâle à la gorge bleue (caractéristique de la saison des amours).
A la ferme de la Cipière, une tour carrée sert de pigeonnier, tradition très répandue dans le Quercy. Je me dirige vers Saint-Félix. L’auberge où j’espérais faire une pause est fermée.  A hauteur de St-Jean-Mirabel, j’aboutis à la D2, route fréquentée que le sentier va longer jusqu’à Bel-Air. Un texte sur céramique vernissée, d’inspiration religieuse, interpelle le pèlerin. Par la suite, le GR 6 se sépare du GR 65.
A travers des champs, j’entame alors ma descente vers Figeac. Une couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus) surgit en travers du chemin et se dirige vers le talus opposé. Un tracteur arrive juste à ce moment là dans le champ. Il stoppe à quelques centimètres de l’animal qui se redresse vivement et rebrousse chemin sans demander son reste. Ouf ! Le paysan me fait un signe d’interrogation. Je ne saurai jamais s’il a voulu la tuer ou l’éviter…

La descente est raide le long des petites routes qui mènent à Figeac. Dynamique cité marchande au Moyen Age, à l’extraordinaire patrimoine architectural de son centre médiéval, Figeac s’étage sur une colline au bord du Célé, au sud de la bande fertile du Limargue, entre Ségala et causses.
Le GR 65 débouche à l’entrée de l’agglomération devant le domaine du Surgié. C’est un complexe touristique avec piscine et camping. Ça tombe bien, nous n’irons pas plus loin, après cette étape de 27 km. Nous nous installons au camping à 18h25.
Nous sortons la table pour profiter du soleil. Nous buvons l’apéritif et mangeons à l’extérieur. La soirée se terminera par un scrabble.

3 commentaires:

  1. Bonjour, oups, une grosse erreur sur la plante : il ne s'agit pas d'un Orchis pyramidale mais d'un Centranthe rouge ((Centranthus ruber).
    Cordialement

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    1. Merci de votre collaboration. Pourtant, je n'en suis pas sûr. J'ai des centranthes rouges dans mon jardin, et il ne me semble pas que cela corresponde.
      Mais peut-être êtes-vous plus spécialiste que moi. Effectivement, après consultation d'internet, il se peut que vous ayez raison. Je verrai quand les centranthes rouges (ou lilas d'Espagne)fleuriront. Dans ce cas, je modifierai mon texte.
      En tout cas, merci beaucoup.
      Jean-Marie.

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    2. Bonjour.
      Vous aviez raison. C'est bien un centranthe rouge. Merci de me l'avoir signalé. J'ai modifié mon texte en conséquence.
      Jean-Marie.

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